L’image de la femme a souvent servi d’argument de vente. Dans les années 80, les publicitaires n’hésitaient pas, avec plus ou moins d’élégance, à utiliser la femme pour vanter les mérites de toute sorte de produits y compris des ordinateurs… et vendre du soft comme du hard (sans jeu de mot) !
Sur cette publicité de 1987, le parallèle entre la femme (objet) et l'(objet) ordinateur est… fumeux !
L’ordinateur gaulois est grivois sans doute. Cette thématique de la comparaison est récurrente dans la publicité pour des logiciels ou matériels informatiques.
Certaines publicités sont vraiment tape à l’oeil, à l’image des campagnes du constructeur d’ordinateurs IPC… sur quatre pages, la première retenant autant l’attention que la devanture alléchante d’une pâtisserie.
Les publicités pour les jeux vidéo ainsi que les illustrations des contenus rédactionnels des magazines consacrés à la programmation étaient eux aussi évocateurs…
Les informaticiens sont, rappelons-le, réputés friands de belles blondes plantureuses au même titre que les camionneurs ou les mécanos… enfermés devant leur écran 24/24h, dévoreurs de pizza invétérés… Seraient-ils guidés uniquement par leur libido ? Fantasme de publicitaires sans doute…
De nos jours, le sexisme sous toutes ses formes est combattu et l’image de la femme dans les média défendue. Les publicitaires s’adaptent. Autres temps, autres moeurs… Et pourtant, on notera quelques résistances comme les campagnes de communication successives de WinDev qui sont de la même veine depuis de nombreuses années (sauf curieusement à la télévision… où les attraits féminins ont disparu) : “concentrez-vous sur les besoins métier” !
Et pour finir, un entrefilet des plus funestes publié dans le journal le Gaulois du 21 novembre 1868 :
Tout est bien qui finit bien… Pour une fois les informaticiens n’y sont pour rien !
Sélection d’articles sur le sujet :
- Lubrique à brac, TILT n° 56 (juillet-août 1988), p. 90 : tout le monde en a entendu parler, tout le monde dit en avoir vu, c’est si facile de prétendre correspondre avec des filières hautement clandestines : bref les logiciels roses, érotiques existent, même s’ils ne sont pas diffusés dans les boutiques. Nous nous devions de mettre à nu ce pan de la logithèque des micros. Sans fausse pudeur, nous avons vu une bonne part de ce qui circule sous le manteau. Ce qui est dévoilé ne mérite pas toujours la réputation sulfureuse qui l’entoure. Un challenge hors norme pour un numéro estival…
- Moi Jane, Toi Micro !, TILT n° 56 (juillet-août 1988), p. 94 : princesses enfermées dans des donjons ou belles qui se donnent au plus fort, corps féminin dévoilé pour vanter un nouvel ordinateur, la libération de la femme ne semble pas avoir atteint le petit monde de la micro. Qu’en est-il réellement ? Nathalie Meistermann enquête…
Approfondir le sujet :
L’informatique des années 80 / Ma collection / Ma documentation / Quelques idées de lecture
Derniers articles parBenoît RIVIERE (voir tous)
- Projet IXP (v1.2beta) : quelques nouvelles de mon interpréteur d’expressions - dimanche 1 décembre 2024
- Nouveautés de l’interpréteur de formules de calcul (v1.1) - dimanche 3 novembre 2024
- Dématérialisation de la facturation : nouvelles mentions obligatoires - lundi 28 octobre 2024
- Interpréteur de formules de calcul en Python - dimanche 13 octobre 2024
- Les données de la facturation électronique - mercredi 9 octobre 2024
Dans cette évocation de la Petite Sirène du port de Copenhague il y avait, dans la couverture de L’Echo du PCW un objectif esthétique et une volonté de sortir des sentiers battus. Une version avec un homme dénudé portant un ordinateur a d’ailleurs été publiée quelques mois après. Jamais il n’y a eu d’intention d’instrumentaliser le corps de la femme pour vendre quoi que ce soit.
Bonsoir,
Je ne doute pas du clin d’oeil à la petite sirène, ni du sens artistique. Mais cette couverture aguicheuse (d’une publication qui, rappelons-le, était essentiellement lue par un public masculin) et son dossier “spécial femmes” tiennent du sensationnel (à mon avis en tout cas). Ceci dit, je n’ai rien contre mais je doute qu’à l’heure actuelle ce genre de couverture serait encore possible…
Cordialement,
Benoît RIVIERE